13 janvier 2007

Voyage en Inde

Samedi 13 janvier 8h du matin: Le taxi, une Passat sombre est garée devant chez moi. Je sors. Les phares s’allument. Le chauffeur descend et prend ma valise.
9h: Je suis enregistré sans trop de tracasseries même si j’ai du déballer tout mon sac photo pour que la demoiselle chargée de l’inspection puisse vérifier le rembourrage du fond du sac. En passant à la librairie j’achète une carte de l’Inde, et je tombe sur " Une certaine idée de l’Inde "  de Alberto Moravia.
10h: je suis dans l’avion. Il est équipé des sièges dernier cri, ceux qui garantissent mon espace vital. C’est cool.

10h30: L’embarquement est terminé, la passerelle est détachée puis repliée, il y a encore beaucoup de places vides dans la cabine. Je me prends à rêver de deux places affaires pour moi tout seul mais mon voisin ne se décide pas et moi j’aime trop mon hublot.
10h40: « bienvenue à bord » quelques passagers en transit sont un peu en retard...

11h05: l’Airbus A330 s’ébranle. Traditionnelle coupe de champagne, du Bolinger. « Le temps de vol pour Bangalore sera de 8h40, les vents nous sont favorables.
11h23: « take off » en direct sur l’écran en face de moi, c’est mille fois mieux que Flight Simulator.
11h26: Déjà le soleil. C’est le moment que j’apprécie le plus: franchir la couche de nuages et retrouver le soleil, sentir sa morsure sur mon cou au travers de la vitre du hublot. Voilà pourquoi j’adore l’avion.

A l’heure du Gin & Tonic je survole Bregenz.
A Klagenfurt: « Dos de saumon au poivre accompagné de pâtes aux œufs de truites » Fameux. Je finis l’entrée à hauteur de Zagreb.
Le Gin-Tinic bien tassé fait son effet, je me sens euphorique.
Entre Osijek et Budapest, il est temps d’essayer la spécialité indienne comme plat principal « vous avez raison, elle est excellente » me glisse le steward. Je vais l’arroser de Bolinger. C’est ça AF! Je goutte. Bienvenue au pays des épices « spicy »!
Mon voisin, américain, se contente, en tout et pour tout, d’un bouteille de Vittel.
Timisoara: l’heure de fromage.
Et pour le dessert? Je ne sais pas, à ce moment là je suis au dessus de nulle part semble-t-il. Rien sur la carte. Par le hublot, je vois quelques habitations éparses.
Bucarest: sorbet pamplemousse-citron et express
L’envie d’une sieste me prend.
17h: j’émerge.
18h: survol de Karachi.
Un peu avant Bombay, c’est le moment de prendre une collation et de visionner « The Queen ». Je verrai la fin au retour car à 19h00: « nous allons commencer notre descente vers Bangalore où la température est de 19°C et le temps clair et ensoleillé…
Les formalités d’entrée ne sont pas longues.
Je règle ma montre, et d’un coup il est pratiquement minuit!
Je récupère mes bagages, je jette un œil sur les pancartes tendues. Bingo, je vois mon qui se balance au bout d'une pancarte, l’hôtel a bien envoyé un chauffeur.

Arrivée à Bangalore

Dimanche 14 janvier, 1h du matin j’entre dans ma chambre au Park Hôtel de Bangalore.

8h du matin: L'Inde et ses coussins, ses couleurs, son soleil... Petit déjeuner copieux, savoureux. Service impeccable, personnel chaleureux, sympathique. Je goutte un peu à tout ce que le buffet m'offre. Je manque de m'étrangler une fois ou deux! Le poivre, le piment partout!

park hotel bangalore

La façade colorée du Bangalore PArk hotel

9h30 petite négociation avec le "Bell Captain" et nous voilà partis pour un tour de la ville en attendant de reprendre l'avion pour Madras. Il n'y a pas grand chose à Bangalore. Direction "Bangalore Castle" sans grand intérêt.

park hotel bangalore

Les tchouk-tchouk de Bangalore

Bangalore Castle

Bangalore Castle

Bangalore Castle

Bangalore Castle

Bangalore Castle

Bangalore Castle

Bangalore Castle

Bangalore Castle

les rues sont pleines de "tchouk-tchouk". Visite d'un temple, cérémonie très "Hare Krishna", ça me barbe, je préférerais être dans la rue...

Bangalore

Dans les rues de Bangalore en tchouk-tchouk

Bangalore

Dans les rues de Bangalore en tchouk-tchouk

Bangalore

Dans les rues de Bangalore en tchouk-tchouk

12h: déjeuner au bord de la piscine, le temps passe agréablement, on en perd même la notion! Nous avons juste le temps d'un petit barbecue indien au bord de la piscine. Décidemment la cuisine est excellente. Moi qui pensais revenir avec quelques kilos de moins, cela me semble bien mal parti.

Park Hotel Bangalore

Déjeuner rapide au bord de la piscine

Park Hotel Bangalore

Déjeuner rapide au bord de la piscine

13h: il est vraiment temps de gagner l'aéroport... Que de contrôles, au moins quatre et ce sera comme ça pour chacun des vols suivants. Des étiquettes, des tampons mais un seul bagage à main! Je garde mon appareil photo et decide de mettre le PC dans la soute "Oh! Sir a so fine piece of electonic!" Le steward est offusqué de mon geste. Je dois retirer le PC de sa sacoche et le prendre à la main... Tenu à la main sans sac il n'est plus consideré comme un bagage à main!
Salle d'attente. Vol retardé... C'est enfin l'heure de décoller, bye-bye Bangalore. Excellent vol pour Madras avec "Jet Airways".

Park Hotel Bangalore

Bangalore airport

Park Hotel Bangalore

Bye-bye Bangalore

Security check: une allée pour les femmes, une autre pour les hommes. Je monte sur la petite estrade, le policier me palpe.

Salle d'attente. Vol retardé... ça commence :-(

Je m'ennuie, tout comme le petit gars du stand "TATA", et oui ici TATA régne en maître, je n'ai pas fini de le rencontrer sous toutes ses formes.

C'est enfin l'heure de décoller, bye-bye Bangalore. Excellent vol pour Madras avec "Jet Airways".

Mafdras vue du ciel

Arrivée à Madras

Arrivée à Madras, il fait 28°C. A la sortie de l'aéroport, une autre affiche, un autre chauffeur tout aussi souriant, tout de blanc vêtu, un autre hôtel très chic. Le Royal Meridien... "tu sais nous sommes en train de manger notre pain blanc, ensuite ce sera moins classieux..." Et bien je profite de l'instant.

Rapido check in, rapido rafraichissement et direction la rue pour un bain de foule. Je sors, le liftier me propose un chauffeur
"non merci".
"tchouk tchouk not safe Sir!"
"i want to walk" l'incrédulité se lit sur son visage
"not safe Sir!"
"No problem, i will manage..."
Je m'en allai vers une experience que je ne suis pas prêt d'oublier...


14 janvier 2007

Immersion totale

Dimanche 14 janvier: Quand je sors de l’hôtel il est déjà 17h, le soleil est bas, la lumière très belle mais je vais rapidement devoir pousser mon D2X vers ses limites. Dans la rue je suis hélé tous les dix mètres par un chauffeur de « tchouk-tchouk ». Au premier carrefour je quitte GST Road, cette grande avenue bruyante. Aussitôt le calme, les vaches dans la rue, les chiens écrasés de chaleur endormis, les maisons colorées, les odeurs sur lesquelles il n’est pas utile de s’attarder. Où sont les chats? J'ai demandé, on ma répondu qu'il y avait des chats en Inde, je n'en ai pas vu un seul!


Une rue de Madras

Une rue pas loin du Méridien - Nikon D2X

Une rue de Madras

Une rue pas loin du Méridien - Nikon D2X

Je fais cinquante mètres de plus, il y a du monde dans la rue, les gens discutent, travaillent, c’est « Happy Panga » ici, une fête qui dure toute la semaine. Il y a beaucoup de dessins colorés sur le pas des portes, réalisés à la craie, avec du sable de couleur ou même avec des fleurs.

Une rue de Madras

A Madras - Nikon D2X

Une rue de Madras

A Madras - Nikon D2X

Je prends mon appareil photo, j’ai déjà eu envie de déclencher vingt fois, mais quand il y a des gens je ne suis pas à l’aise. Évidemment la rue est pauvre mais très belle je ne veux pas avoir l’air d’un voyeur. Je ne viens pas photographier la pauvreté, si bien sur d’une certaine façon. Je prends quelques façades et un petit garçon s’approche.
« hello! »
« hello! »
« how are you today? »
« fine, and you? »
« me too »
« from where do you come from ?»

La conversation est engagée. Rapidement il me demande de le photographier, j’an ai très envie, mais j’hésite. Je regarde autour de moi, les parents regardent la scène, hésitants, pensant que leur fils m’importune. Je leur demande si c’est ok, ils me répondent oui de ce balancement latéral de la tête si caractéristique. C’est parti, je prends une photo.

Une rue de Madras

A Madras - Nikon D2X

Je me souviens du désappointement d’un enfant en Ouzbekistan lorsqu’il comprit que mon appareil n’était pas un polaroïd, alors je décide lui montrer le résultat sur l’écran au dos du boîtier. Il éclate de rire, il est tout heureux, il me demande de faire un photo avec ses parents. Ils sont contents, ils balancent la tête en signe de remerciement. Déjà d’autres enfants observent la scène. Le plus audacieux me lance un « photo! photo! »
Je vais mettre plus d’une heure et demi à parcourir deux cents mètres.
Le grand frère fait venir le petit.
Le petit va chercher son père.
Du haut des toits j’entends « photo, photo ».

Une rue de Madras

A Madras - Nikon D2X

Maintenant c’est quatre, cinq, six gamins ou plus qui se cherchent sur mon tout petit écran. Je serre des petites mains, des plus grandes, on échange des « hello » et des « bye-bye » par dizaines.
Je crois que ce soir nous nous sommes fait un beau cadeau les uns aux autres. « happy panga ».
La lumière décline rapidement et je dois utiliser toutes les ressources de mon boitier pour continuer à prendre des clichés. Au coin d’une rue il y a une petite épicerie. Je demande au marchand son adresse. Maintenant je dois tenir une promesse que je me suis faite. Envoyer à cet homme un paquet de photos pour qu’il les donne aux enfants et à leurs parents.

Une rue de Madras

A Madras - Nikon D2X

Il fait presque noir maintenantet je n'ai pas de flash pour D2x ( le petit flash d'appoint du D100 était bien pratique). Je sors mon petit compact. La bousculade autour de moi est à son comble. Quelques parents tentent de ramener le calme. Tout le monde rit. Les gens ne sont que sourires et yeux illuminés.

Une rue de Madras

A Madras - Nikon S4

Il est l’heure de rentrer, les parents font obéir les gamins.

Une rue de Madras le soir

Il fait pratiquement nuit - Nikon D2X

Une rue de Madras

A Madras - Nikon S4

Un dernier cliché pour ce gamin timide sur son « tchouk-tchouk » et je rentre à l’hôtel à contrecoeur. Je fais un saut dans l'espace temps, j'ai l'impression d'avoir changé de galaxie mais une chose demeure, la gentillesse des indiens. Je retrouve mon collègue, c'est l'heure d'un gin-tonic
"Gordon Sir?"
"No Boimbay!"
grand sourire du serveur. Ensuite diner indien.
Je ne sais plus trop ce que j'ai mangé mais ce dont je me souviens c'est d'avoir pris deux soupes, une du sud et une du nord, et que bien m'en a pris! La soupe du sud était très pimentée et celle du nord - un lassi à la mangue typique de Calcutta - était en fait du lait au fruit, parfait pour éteindre l'incendie.


15 janvier 2007

En route pour Mamallapuram en passant par Kanchipuram

8h30: petit-déjeuner au Méridien de Chennai. Le maitre d'hotel me place. J’ai l’impression d’être dans un poulailler, un poulailler américain! Quel bruit! Je prends ma tasse de café et cours me réfugier dans un endroit plus calme et je déguste un solide petit déjeuner.
Aujourd’hui la partie travail sera très courte. En fait j’ai presque toute la journée pour moi! Avec mon collègue nous décidons de faire un tour à Kanchipuram et Mamallapuram. Je connais déjà mais autour de Madras il n’y a pas grand-chose d’autre et de toute façon c’est beau.

Nous louons les services d'un chauffeur du Méridien et en route donc pour Kanchipuram. La ville est connue pour son immense temple. En général la majeure partie des temples est interdite aux non hindous et de plus les temples ne m’intéressent pas, alors je m’égare dans les ruelles aux alentours. le chauffeur va s'inquiéter!
Seconde immersion totale.

Une famille à moto, image classique en Inde

Je rencontre encore des gens charmants, fiers des décorations - rangoli - qu’ils ont dessinées pour « happy panga » et honorés qu’on en fasse une photo. Certains viendront se mettre à coté pour la photo. Les rangolis, il y en a partout devant les mùaisons. Ils sont monochomes ou colorés, dessinés à la craie, avec du sable ou avec des fleurs ou même des fruits.

Kanchipuram

Un rangoli à la craie et son fier créateur - Nikon D2X

Kanchipuram

Même les boeufs se parent de couleurs éclatantes - Nikon D2X

Prendre un rangoli en photo c'est faire la fierté de son créateur et de sa famille. Un plaisir dont je ne me lasse pas.

Kanchipuram

Ici la famille a fait un rangoli en fleurs et fruits - Nikon D2X

Un tout petit temple comme il y en a des dizaines dans chaque ville ou village

Kanchipuram

Petit temple à Kanchipuram - Nikon D2X

Les rues sont pleine de petites échoppes et de petits métiers. Il y a aussi les vaches, les boeuf, les singes et les chiens. Le climat lessive rapidement la peinture des habitations mais les saris et les fleurs saturés de couleurs éclairent les rues.

Kanchipuram

Kanchipuram - Nikon D2X

Kanchipuram

L'échoppe d'un tailleur à Kanchipuram - Nikon D2X


Kanchipuram

Reflet d'un des quatre d'un temple. - Nikon D2X

Kanchipuram

N'est-il pas beau mon rangoli? - Nikon D2X

Il est temps de quitter Kanchipuram et de rejoindre Mamallapuram et aussi de se restaurer un peu sans oublier de boire... de l'eau de l'Himalaya. Sur une plage au bord de la mer, malheureusement un service d'une lenteur incompréhensible, cafr il n'y a pratiquement personne, gâche tout!

Eau de l'Himmalya

Mamallapuram un des sites archéolgiques les plus célèbres de l'Inde. Les monuments sont rongés par l'air marin. ici c'est toujours la féérie des saris.
"... un mur, presque un parapet, entoure le temple, mais la mer a dû le chevaucher souvent, car il est passablement détérioré: les vaches qui tout le long y sont sculptées semblent estompées, voire liquéfiées... Du rest, c'est le temple tout entier qui paraît consumé, érodé, percé, poli et dissous par le vent, l'eau, le sable et le sel. Encore quelques siècles et ne sera qu'un tas de pierres informes et lisses." A. Moravia.

Mamallapuram

A Mamallapuram - Nikon D2X

Mamallapuram

A Mamallapuram - Nikon D2X

Mamallapuram

A Mamallapuram - Nikon D2X

Le site de Mamallapuram est immense, le soleil commence à descendre, c'est le moment d'aller vers le phare pour regarder le soleil se coucher sur le golf du Bengale. Au sommet nous faisons la connaissance d'un tailleur de pierre qui profite de son jour de repos. On discute et de fil en aiguille nous voici chez lui à admirer son travaille. Le piège se referme sur moi et mon collègue. Nous ne repartirons pas les mains vides! En fait je suis ravi, lors de mon dernier voyage je n'avais pas ramené de pierre sculptée de Mamallapuram, cette fois j'en ai l'occasion et de plus les pièces sont très belles. J'ai aussi l'occasion de pénétrer dans une maison indienne. Des chats? "Oui nous en avons..." mais je n'en ai pas vu. Toujours pas et n'en verrai pas de tout mon voyage. Sauf avec la photo de Neko qui me sert de marque page.

Vichnou (?) à l'abris d'un cobra. Je suis protégé de tout maintenant!

Mamallapuram sculpture
Mamallapuram sculpture

20h: nous sommes de retour à l'hôtel. Je suis bien fatiqué et je n'ai pas trop faim. En guise de repas je prends deux gin-tonic et des amuses-gueules. Je suis crevé et la nuit va être courte. Je vais me coucher rapidement.


Suite du voyage